Système de tablature notation musicale pour harmonica

Historiquement, l’harmonica fut d’abord un instrument de musique populaire qui s’apprenait de routine, c’est à dire directement par le jeu et sans formation préalable. Pour le novice, un système de tablature permettait de noter la manière dont une mélodie se jouait sur l’instrument pour pouvoir la relire plus tard pour soi-même ou pour un autre musicien. Divers formats furent inventés et utilisés selon les régions et les joueurs. Voilà ci-dessous les principaux systèmes de tablature que le site Trad en Poche prend en charge. Dans chaque format, la tablature se lit de gauche à droite, les chiffres indiquant le numéro du trou à jouer.

 
Les lignes

Ce format affiche une ligne et place les notes aspirées au dessus et les notes soufflées en dessous, mais il est possible d’opter pour l’inverse, à l’instar des tablatures de mélodéon ou d’accordéon diatonique dont ce système s’inspire. Souvent utilisé en France, ce format a l’avantage de faire ressortir très clairement les notes jouées dans une même respiration (côte à côte sur la ligne) et celles jouées en alternant le souffle (séparées par la ligne), ce qui le rend aisément lisible à la volée.

 
Les signes

Dans ce format, chaque chiffre est préfixé d’un signe positif lorsqu’il faut souffler ou d’un signe négatif pour aspirer. On peut également choisir de ne préfixer qu’un seul des deux sens de respiration afin de gagner de la place. Ce format a l’avantage de pouvoir facilement s’écrire sur un clavier, ce qui le rend très utile pour envoyer des tablatures par message rédigés via un téléphone ou un ordinateur. Il est donc fréquemment utilisé sur internet. Il a cependant l’inconvénient de ne pas faire ressortir aussi clairement les notes de même sens respiratoire et peut donc être un peu plus lent à déchiffrer.

 
Les flèches

Utilisé très tôt en Allemagne dans les notices qui étaient fournies avec les premiers harmonicas, ce format appose une flêche pointant vers le haut pour indiquer une note soufflée ou vers le bas pour une note aspirée. Parfois remplacées par des triangles et quelques fois utilisées dans le sens opposée, ces flêches sont aujourd’hui assez peu employées dans les tablatures modernes car il est assez difficile de bien distinguer leur sens en un seul coup d’oeil.

 
Les cercles

Sans doute le système de tablature le plus récent, ce format utilise un cercle pour entourer chaque note aspirée. C’est un format très facile à noter sur papier et à relire, mais il convient plutôt à des tablatures relativement courtes. Il peut aussi parfois être délicat de l’utiliser si l’on souhaite réserver l’encerclage à la notation des accords, c’est à dire lorsque plusieurs notes sont jouées en même temps.

Les symboles modificateurs


Les harmonicas diatoniques simples et les chromatiques permettent à l’instrumentiste de modifier la hauteur d’une note produite dans un trou donné. Pour refléter cela sur la tablature, un suffixe est apposé selon la technique employée. Voici les principaux cas possibles.

 
L’altération

Consiste à abaisser la note jouée d’autant de demi-tons que le nombre d’apostrophes indiquées.

 
L’overnote

Indique qu’il faut faire entendre la note située un demi-ton au dessus de celle de sens opposé.

 
Le bouton

Ce symbole désigne le fait d’appuyer sur le bouton de l’harmonica chromatique.

Les indications sur partition


La tablature indique uniquement l’emplacement des notes à produire sur l’instrument. En revanche la partition, placée au dessus de la tablature, permet d’obtenir des informations complémentaires très utiles et simples à déchiffrer même pour les musiciens qui ne sont pas lecteurs de partitions. Il s’agit notamment des signes renseignant sur la structure du morceau, son rythme et son ornementation. Voici quelques exemples les plus importants à retenir.

 
La reprise

Des doubles barres verticales suivies ou précédées de deux points indiquent que le passage délimité est à rejouer à l’identique. Si la première barre est omise alors la reprise se fait au début du morceau.

 
La variation

Lors d’une reprise, des mesures surlignées et chiffrées indiquent que chacune n’est jouée que lors de l’occurence correspondante. Ainsi, la mesure 1 est entendue la première fois et la mesure 2 la seconde.

 
L’interprétation

Certains symboles servent à proposer une autre intérprétation, comme un ornement ou une note tenue. Le tilde indique par exemple un mordant et le point d’orgue, surmonté d’un arc, une note plus longue.

La partition fournit bien sûr d’autres informations telles que la durée et la hauteur des notes ainsi que le découpage métrique du morceau. Cependant une grande partie des ces éléments peut s’assimiler à l’oreille par une écoute répétée et une reproduction par le chant puis sur l’instrument. Cette façon d’apprendre à l’oreille plutôt que par la lecture est fondamentale dans les musiques traditionnelles pour une appropriation du style de chaque aire culturelle.